Les balades de la Druidie

- Année 2001 - Virolothon premier du Nom

 

Bitumeux dans la brume …
ou Balade d'automne dans les Monts du Lyonnais

Salut l'Ami(e) ! Comme tu peux le constater, le SDS du Philo roule souvent ces temps-ci, ce qui lui convient à merveille.
Aujourd'hui, avant de t'emmener en voyage, je t'invite d'abord à chanter avec moi, en levant ton verre, d'un rouge chaud ou d'un blanc doré :

" De vigne en vigne, la voilà la jolie vigneû …
Vigne, vignons, vignez le vin,
La voilà, la jolie vigne à vin,
La voilà, la jolie vigneû … "

Car pour ce qui est des vignes, j'ai pu les reluquer à mon aise - sous le soleil, dans la brume, sous la pluie : d'abord, lors de notre " marche d'approche " qui, sous un grand ciel bleu nous vit passer, Le Philo et moi, par Beaumes-de-Venise, Vacqueiras, Cairanne, Ste-Cécile-les-Vignes, Grignan, Romans, Hauterives pour atteindre la banlieue lyonnaise où Mash et ses parents nous réservaient un accueil épatant.
( Rencontres … rencontres …promesses d'amitiés ), ensuite en Beaujolais, pluvieux, tapissant coteaux, pentes, mamelles et mamelons. Partout très soignées. Mais sans ce côté rigide des vignes helvètes découvertes précédemment. Les vignerons les cajolent : elles ont une rondeur, un épanouissement qui font plaisir à voir.

Pour une fois, notre balade nous a menés en ville, Vendredi soir, en plein cœur de Lyon, ( la bonne ville si chère à Dame Jo qui y vécut 9 mois, le temps d'accoucher de son diplôme de perroquette. Lyon mystérieuse et savante. Lyon où l'art est roi. )

Au Celestin Quel accueil des copains, aux Célestins ! Joie de retrouver nos G.O. le " duo " Heckel (Sebouille) et Jeckel ( Aschem)
" corbacs aux baskets " noir bottés TT, Karine, aux belles boucles, Isabelle que nous n'avions pas vue depuis longtemps (futur motarde, une réussite du plateau le matin même - Merde pour la circule ! ) Bruno, Fun Mountain et Marmotte. Et puis Pôpa-la-tendresse, Saint Bernard, Perfal le périphien, Cécé et Soph : tout plein d'autres, futurs baladeurs du lendemain, ou simplement copains, venus saluer les voyageurs.
Y'a pas à dire, par moments, tu trouves la vie belle. A la brasserie des Célestins, Thierry, motard lui-même, le patron, te tutoie tout de suite : tu fais partie de la famille. Tout cela dans une lumière orangée.
Mash nous a ensuite régalés, Le Philo et moi, d'un petit tour de Lyon by night, pour que nous puissions admirer les monuments éclairés : j'ai tout reconnu, m'étant beaucoup baladée à pied en ville, autrefois …

Le lendemain, chez Aschem où nous rejoignaient Pat et Béa sur leur planche à voile, Gandolfi et Aldémar, cela piaffait ferme : les uns (les crotteux) rêvant de tâter du caillou ( Hum ! Sans bobo tout d' même ) , les autres ( les bitumeux ) d'enfiler … les virages, à la suite des Ducat'. Si tu veux des virolos bien viroleux, demande à Mash de t'emmener dans les Monts du Lyonnais, tu s'ras pas déçu(e). Tu monteras, franchiras, comme nous, de nombreux cols, presque tous à l'altitude moyenne de 700 m :
La Cambuse, Montmain, la Croix-Rosier, la Croix-Marchampt … 

Une brume douce et grise accompagnait vallées, monts aux formes rondes. Nous avons traversé bois et forêts. Dans les les prés tu peux voir beaucoup de chevaux, ces paysages se prêtant ( aussi ! ) aux balades équestres. Souvenir de chevaux isabelle, tout dorés dans les " brumaleries " … De vrais chevaux d'automne, quoi ! 

Dame Jo, qui imaginait Tarare en plaine, a eu la surprise de découvrir la ville dans une vallée entourée de monts boisés … Après une pause goûter, très nécessaire pour nos Sudistes du jour, nous voilà repartis de virages en virages vers Amplepuis, le Lac des Sapins, les cols déjà cités. L'automne t'envoie parfois un frêneEtude du circuit ou un peuplier en flamme, bien jaune. Tu traverses aussi des forêts de sapins, allumettes cassées, où la tempête de Décembre 99 a fait des siennes … Claveisolles, la vallée jusqu'à Chenelette puis, entre les Echarmeaux et Chaufailles.
 
LA PISTE AUX ARSOUILLES ( Les Ollières - le Cheylard des Lyonnais ) : une route rose magnifique, aux courbes engageantes. Et elle est sèche ! Lors de la pause carburant, Pat offre au Philo, en souvenir, un petit morceau de caoutchouc :
" Mon pneu AR s'en va en lambeaux ! ça va trop vite ! ". Inutile de préciser que les " tégristes " n'étaient pas les derniers à la descente.

Redescendant sur Cours-la-Ville, passant le Col de la Bûche où, fort heureusement, nul ne se vautra, joignant Thizy par Ponttrambouze ( je n'invente rien), traversant Amplepluis, St Clément de Valsonne, Pontcharra, l'Arbresle (jolie fille de ville, fleurie, bien éclairée au crépuscule) nous rejoignîmes enfin le " Gîte des Gouttes " ( © Aschem), à Courzieu, où les crotteux nous avaient précédés.
Et là, chacun de s'ébrouer, de se secouer avant d'entrer car il faut te dire que la pluie nous avait pris quelque trois-quarts d'heure, seulement, avant la fin de cette balade. 

Dame Jo, toujours en quête de curiosités, a enregistré cette fois-ci quelques noms ou enseignes gratinés qu'elle t'offre bien volontiers : un patelin s'appelle " St Marcel l'éclairé " ( dédié à mon beau-papa !) un bar : " La Cabane sur le Chien " ( très chouette. Ca change du " Bar du Coin " ) A " La Reine Bisou ", hélas, on ne vend pas de lingerie vaporeuse mais des lainages et des fringues mémères. J'ai gardé le meilleur pour la fin : la Place des Bistanclaques, à Soucieu-en-Jarrest ! Là, je m'étouffe de rire et j'imagine … j'imagine … bistros, bordels, exploits " sportifs ", grosses fatigues … baffes et criailleries des matrones outrées apprenant les débordements de leurs coqs ( ou cocus légitimes…) Clochemerle n'est pas si loin - dont l'auteur, Gabriel Chevalier, était lyonnais, si ma mémoire est bonne.

Tablée du soir Grandes tablées du soir, au gîte et bonne humeur générale. Peu de nénettes, parmi tous ces mecs mais quelles nénettes ! Fraîches, enjouées, discrètes sans être pour autant couleur de muraille. Salut Karine, Béa et Marmotte !
Sébouille et Bakoko s'envoient des quolibets à propos de leur balade TT. Déchaîné, le Sébouille ! Nous apprenons que St Bernard, en personne, a eu besoin d'aide ! Il est vrai, dit Pôpa, qu'il l'avait bien cherché … Et voilà Mash qui démarre. Il s'éclate, le Didier ! Un nuage de fumée ( de clopes ) envahit la pièce, la soirée s'avançant, ce qui expédie Dame Jo au grand air. Sous l'auvent, elle dit bonsoir à Pôpa … qui fume dehors tant la fumée le gêne à l'intérieur … puis s'en va au dodo ( chambres d'hôtes très confortables et jolies.)

Le lendemain, le soleil tombait en miettes … Flotte, flotte et flotte …
Dans la coquette salle à manger, Pat, le premier arrivé, s'était déjà délecté à lire un conte de Maupassant, déniché dans la bibliothèque … Tandis que Fun Mountain, tout chose, imaginait le long retour, vers Cannes sous la pluie et frissonnait d'avance …
L'option autoroute se dessinait, pour les Sudistes.
Je te rassure tout de suite, le petit déjeuner (somptueux, foi de Dame Jo : pain, pâtisseries, confitures : MAI-SON. Ah, pèches de vignes, oh, cerises …Tout cela présenté par une hôtesse fort joviale ) fut on ne peut plus convivial. De plus, Pôpa, qui a l'art de dérider les " blueseux ", avait choisi de porter, ce matin-là, un irrésistible tee-shirt à la gloire d'Obélix " Big is Beautiful ! " Pôpa respire, le falzar d'Obélix ( ses braies rayées bleu et blanc ) s'élargit … Un régal !

Transformés en hommes (et femmes) grenouilles, nous prîmes la direction du Mont Pilat, mais dûmes bientôt changer nos plans :
Pôpa était resté en arrière avec l'ami Bakoko, lequel n'y voyait strictement rien ( casque de cross inondé, lunettes complètement embuées, tu vois le tableau ) et voilà nos compères bien enquiquinés, qui pensaient nous retrouver dans un village. Heureusement le portable passait.

Le moral de Fun, trop habitué au soleil, tombait … tombait " qu'allaient- ils faire dans cette galère ?"
potes lyonnais. Que ces derniers ne soient pas déçus ! Nous avions beaucoup apprécié la rencontre et étions La machine à grignoter le temps leur faisant des appels du pied, les Sudistes embrassèrent et saluèrent leurs prêts à revenir explorer leurs monts. Mouillée
Après un arrêt réconfortant chez les parents de Mash, où notre copain en dépanna quelques-uns, leur prêtant divers équipements, où Le Philo photographia des scènes d'habillage ( depuis jugées fort suggestives, voire même licencieuses, par une Dame Jo hilare, chez elle, à Manosque … Encore un coup des Bistanclaques ….)

Cette fois, à l'eau, canards ! Le Philo ayant été sollicité pour guider la troupe, Pat et Béa, Fun et Marmotte, Aldémar, Gandolfi enfourchèrent leurs montures. Nous n'eûmes, en fin de compte, une très grosses averse qu'aux environs d'Orange - de véritables seaux d'eau - contraignant parfois certains caisseux à s'arrêter sur la bande d'arrêt d'urgence… 

Et puis soudain, peu après ce déluge et un vent d'orage, nous fûmes entourés de chaleur, là, tout de go, comme dans une étuve. Des trous bleus apparurent … le Sud, quoi !
J'en entends quelques-uns d'ici : grincez pas des dents comme ça, les copains !

Sans rancune, avec, pour toutétous, les connus et les encore zinconnus kilaliz un grand sourire de

Dame Jo, l'embrumée d'la moto.

P.S : Comme tu pourrais penser, l'Ami(e), à cause des vignes évoquées en bonne place, dans ce CR, que Le Philo picole, sache que sa " religion " à lui c'est " Pastis, champagne, gnôle ! " ( il a horreur du vin, s'il boit - rarement - le reste - Dame Jo, elle, sait apprécier un bon cru, de temps en temps …)