Salut l'Ami(e) ! Comme tu peux le constater, le SDS du Philo roule
souvent ces temps-ci, ce qui lui convient à merveille.
Aujourd'hui, avant de t'emmener en voyage, je t'invite d'abord à
chanter avec moi, en levant ton verre, d'un rouge chaud ou d'un blanc
doré :
" De vigne en vigne, la voilà la jolie vigneû …
Vigne, vignons, vignez le vin,
La voilà, la jolie vigne à vin,
La voilà, la jolie vigneû … "
Car pour ce qui est des vignes, j'ai pu les reluquer à mon
aise - sous le soleil, dans la brume, sous la pluie : d'abord, lors de
notre " marche d'approche " qui, sous un grand ciel bleu nous vit
passer, Le Philo et moi, par Beaumes-de-Venise, Vacqueiras, Cairanne,
Ste-Cécile-les-Vignes, Grignan, Romans, Hauterives pour
atteindre la banlieue lyonnaise où Mash et ses parents nous
réservaient un accueil épatant.
( Rencontres … rencontres …promesses d'amitiés ),
ensuite en Beaujolais, pluvieux, tapissant coteaux, pentes, mamelles et
mamelons. Partout très soignées. Mais sans ce
côté rigide des vignes helvètes découvertes
précédemment. Les vignerons les cajolent : elles ont une
rondeur, un épanouissement qui font plaisir à voir.
Pour une fois, notre balade nous a menés en ville, Vendredi soir, en plein cœur de Lyon, ( la bonne ville si chère à Dame Jo qui y vécut 9 mois, le temps d'accoucher de son diplôme de perroquette. Lyon mystérieuse et savante. Lyon où l'art est roi. )
Quel accueil des copains, aux Célestins ! Joie de retrouver nos
G.O. le " duo " Heckel (Sebouille) et Jeckel ( Aschem)
" corbacs aux baskets " noir bottés TT, Karine, aux belles
boucles, Isabelle que nous n'avions pas vue depuis longtemps (futur
motarde, une réussite du plateau le matin même - Merde
pour la circule ! ) Bruno, Fun Mountain et Marmotte. Et puis
Pôpa-la-tendresse, Saint Bernard, Perfal le périphien,
Cécé et Soph : tout plein d'autres, futurs baladeurs du
lendemain, ou simplement copains, venus saluer les voyageurs.
Y'a pas à dire, par moments, tu trouves la vie belle. A la
brasserie des Célestins, Thierry, motard lui-même, le
patron, te tutoie tout de suite : tu fais partie de la famille. Tout
cela dans une lumière orangée.
Mash nous a ensuite régalés, Le Philo et moi, d'un petit
tour de Lyon by night, pour que nous puissions admirer les monuments
éclairés : j'ai tout reconnu, m'étant beaucoup
baladée à pied en ville, autrefois …
Le lendemain, chez Aschem où nous rejoignaient Pat et
Béa sur leur planche à voile, Gandolfi et Aldémar,
cela piaffait ferme : les uns (les crotteux) rêvant de
tâter du caillou ( Hum ! Sans bobo tout d' même ) , les
autres ( les bitumeux ) d'enfiler … les virages, à la
suite des Ducat'. Si tu veux des virolos bien viroleux, demande
à Mash de t'emmener dans les Monts du Lyonnais, tu s'ras pas
déçu(e). Tu monteras, franchiras, comme nous, de nombreux
cols, presque tous à l'altitude moyenne de 700 m :
La Cambuse, Montmain, la Croix-Rosier, la Croix-Marchampt …
Une brume douce et grise accompagnait vallées, monts aux formes rondes. Nous avons traversé bois et forêts. Dans les les prés tu peux voir beaucoup de chevaux, ces paysages se prêtant ( aussi ! ) aux balades équestres. Souvenir de chevaux isabelle, tout dorés dans les " brumaleries " … De vrais chevaux d'automne, quoi !
Dame Jo, qui imaginait Tarare en plaine, a eu la surprise de
découvrir la ville dans une vallée entourée de
monts boisés … Après une pause goûter,
très nécessaire pour nos Sudistes du jour, nous
voilà repartis de virages en virages vers Amplepuis, le Lac des
Sapins, les cols déjà cités. L'automne t'envoie
parfois un frêne
ou un peuplier en flamme, bien jaune. Tu traverses aussi des
forêts de sapins, allumettes cassées, où la
tempête de Décembre 99 a fait des siennes …
Claveisolles, la vallée jusqu'à Chenelette puis, entre
les Echarmeaux et Chaufailles.
LA PISTE AUX ARSOUILLES ( Les Ollières - le Cheylard des
Lyonnais ) : une route rose magnifique, aux courbes engageantes. Et
elle est sèche ! Lors de la pause carburant, Pat offre au Philo,
en souvenir, un petit morceau de caoutchouc :
" Mon pneu AR s'en va en lambeaux ! ça va trop vite ! ". Inutile
de préciser que les " tégristes " n'étaient pas
les derniers à la descente.
Redescendant sur Cours-la-Ville, passant le Col de la Bûche
où, fort heureusement, nul ne se vautra, joignant Thizy par
Ponttrambouze ( je n'invente rien), traversant Amplepluis, St
Clément de Valsonne, Pontcharra, l'Arbresle (jolie fille de
ville, fleurie, bien éclairée au crépuscule) nous
rejoignîmes enfin le " Gîte des Gouttes " ( © Aschem),
à Courzieu, où les crotteux nous avaient
précédés.
Et là, chacun de s'ébrouer, de se secouer avant d'entrer
car il faut te dire que la pluie nous avait pris quelque trois-quarts
d'heure, seulement, avant la fin de cette balade.
Dame Jo, toujours en quête de curiosités, a enregistré cette fois-ci quelques noms ou enseignes gratinés qu'elle t'offre bien volontiers : un patelin s'appelle " St Marcel l'éclairé " ( dédié à mon beau-papa !) un bar : " La Cabane sur le Chien " ( très chouette. Ca change du " Bar du Coin " ) A " La Reine Bisou ", hélas, on ne vend pas de lingerie vaporeuse mais des lainages et des fringues mémères. J'ai gardé le meilleur pour la fin : la Place des Bistanclaques, à Soucieu-en-Jarrest ! Là, je m'étouffe de rire et j'imagine … j'imagine … bistros, bordels, exploits " sportifs ", grosses fatigues … baffes et criailleries des matrones outrées apprenant les débordements de leurs coqs ( ou cocus légitimes…) Clochemerle n'est pas si loin - dont l'auteur, Gabriel Chevalier, était lyonnais, si ma mémoire est bonne.
Grandes tablées du soir, au gîte et bonne humeur
générale. Peu de nénettes, parmi tous ces mecs
mais quelles nénettes ! Fraîches, enjouées,
discrètes sans être pour autant couleur de muraille. Salut
Karine, Béa et Marmotte !
Sébouille et Bakoko s'envoient des quolibets à propos de
leur balade TT. Déchaîné, le Sébouille !
Nous apprenons que St Bernard, en personne, a eu besoin d'aide ! Il est
vrai, dit Pôpa, qu'il l'avait bien cherché … Et
voilà Mash qui démarre. Il s'éclate, le Didier !
Un nuage de fumée ( de clopes ) envahit la pièce, la
soirée s'avançant, ce qui expédie Dame Jo au grand
air. Sous l'auvent, elle dit bonsoir à Pôpa … qui
fume dehors tant la fumée le gêne à
l'intérieur … puis s'en va au dodo ( chambres
d'hôtes très confortables et jolies.)
Le lendemain, le soleil tombait en miettes … Flotte, flotte et flotte …
Dans la coquette salle à manger, Pat, le premier arrivé,
s'était déjà délecté à lire
un conte de Maupassant, déniché dans la
bibliothèque … Tandis que Fun Mountain, tout chose,
imaginait le long retour, vers Cannes sous la pluie et frissonnait
d'avance …
L'option autoroute se dessinait, pour les Sudistes.
Je te rassure tout de suite, le petit déjeuner (somptueux, foi
de Dame Jo : pain, pâtisseries, confitures : MAI-SON. Ah,
pèches de vignes, oh, cerises …Tout cela
présenté par une hôtesse fort joviale ) fut on ne
peut plus convivial. De plus, Pôpa, qui a l'art de dérider
les " blueseux ", avait choisi de porter, ce matin-là, un
irrésistible tee-shirt à la gloire d'Obélix " Big
is Beautiful ! " Pôpa respire, le falzar d'Obélix ( ses
braies rayées bleu et blanc ) s'élargit … Un
régal !
Transformés en hommes (et femmes) grenouilles, nous
prîmes la direction du Mont Pilat, mais dûmes bientôt
changer nos plans :
Pôpa était resté en arrière avec l'ami
Bakoko, lequel n'y voyait strictement rien ( casque de cross
inondé, lunettes complètement embuées, tu vois le
tableau ) et voilà nos compères bien enquiquinés,
qui pensaient nous retrouver dans un village. Heureusement le portable
passait.
Le moral de Fun, trop habitué au soleil, tombait …
tombait " qu'allaient- ils faire dans cette galère ?"
potes lyonnais. Que ces derniers ne soient pas déçus !
Nous avions beaucoup apprécié la rencontre et
étions La machine à grignoter le temps leur faisant des
appels du pied, les Sudistes embrassèrent et saluèrent
leurs prêts à revenir explorer leurs monts.
Après un arrêt réconfortant chez les parents de
Mash, où notre copain en dépanna quelques-uns, leur
prêtant
divers équipements, où Le Philo photographia des
scènes d'habillage ( depuis jugées fort suggestives,
voire même licencieuses, par une Dame Jo hilare, chez elle,
à Manosque … Encore un coup des Bistanclaques ….)
Cette fois, à l'eau, canards ! Le Philo ayant été sollicité pour guider la troupe, Pat et Béa, Fun et Marmotte, Aldémar, Gandolfi enfourchèrent leurs montures. Nous n'eûmes, en fin de compte, une très grosses averse qu'aux environs d'Orange - de véritables seaux d'eau - contraignant parfois certains caisseux à s'arrêter sur la bande d'arrêt d'urgence…
Et puis soudain, peu après ce déluge et un vent
d'orage, nous fûmes entourés de chaleur, là, tout
de go, comme dans une étuve. Des trous bleus apparurent …
le Sud, quoi !
J'en entends quelques-uns d'ici : grincez pas des dents comme ça, les copains !
Sans rancune, avec, pour toutétous, les connus et les encore zinconnus kilaliz un grand sourire de
Dame Jo, l'embrumée d'la moto.
P.S : Comme tu pourrais penser, l'Ami(e), à cause
des vignes évoquées en bonne place, dans ce CR, que Le
Philo picole, sache que sa " religion " à lui c'est " Pastis,
champagne, gnôle ! " ( il a horreur du vin, s'il boit - rarement
- le reste - Dame Jo, elle, sait apprécier un bon cru, de temps
en temps …)