Les balades de la Druidie

- Année 2001 - En Valais Suisse

 

Chocolat, neige et colchiques ... Ou la belle balade helvétique.

Salut, l'Ami(e) ! Ferme les yeux et accompagne-nous vers Evolène, (en Valais, canton suisse).

Evolene Joli nom, Evolène : cela évoque, pour Dame Jo, la grâce aérienne : envolées de papillons, danses de fées Clochettes et aussi, (nostalgie) la 1ere voile de parapente du Philo : une Marboré aux couleurs d'arc-en-ciel ...
Mettons un concerto pour clarinette de Mozart afin d'accompagner la balade. Allons-y !

Quittant Manosque en habits de spationautes ( Voui ! Il pleut aussi chez nous, quelquefois ) nous avons pris la direction de la Haute-Savoie. Qu'on se le dise, même sous la pluie, à condition que celle-ci ne soit pas trop méchante, la montagne a du charme.
Découvrir le Beaufortin, les Saisies, c'est quelque chose ! Mais il fallait rouler très zen : verglas noir oblige …

Une fois en Suisse , après une plongée rapide sur Martigny, tu découvres des vignobles et encore des vignobles en coteaux, si pentus que tu te demandes : " combien de dahus les Suisses ont-ils apprivoisés pour les vendanges ? " Une fois dans la plaine, voilà encore des vignes et des pommiers et des poiriers à foison. Dame Jo, à la vue des pommes rouges pense à un vers du poète turc Nazim Hikmet, tiré d'un poème mis en musique :
" Mon cœur, comme une rouge pomme … " ( elle chante souvent dans sa tête, Dame Jo, sur le Vaporetto … Vu que, dans le casque … ) "

Valais, porte du soleil ", disent les panneaux, sur l'autoroute qui nous mène à Sion. Hum ! Vent latéral, pluie pour le moment. Si bien que nous ne sommes pas fâchés de nous dire qu'à 30 Km de là, dans la montagne, Evolène nous attend, où nous allons retrouver Viviane, Elodie, Juan, un de leurs amis suisses, Isabelle, Georges, Haroun el Poussah, Pascal , Ghislain et Tintin, mais aussi nos courageux Belges auxquels les Km ne font pas peur … en voiture ! La colo
Nous passons devant la colo sans la voir. En revenant sur nos pas, voilà Ghislain qui nous fait de grands signes, nos hôtes viennent à notre rencontre pour un accueil très chaleureux. Un peu plus tard, dans la soirée, arrivent Olivier, Fast Philou, Manu et l'inénarrable " Jasper ", petit terrier blanc plein d'humour, un brave mec de toutou qui fait la joie de toute la bande. Et puis Mash , qui n'a pas chaud et notre Serge/XX, frigorifié, qui déclenche l'hilarité générale en allant s'asseoir sur le radiateur, aussitôt entré dans la grande salle.
Jésus arrivera tard, ce soir. Rackham et Marika, en pleine nuit et en musique.

Ce soir là, après une dégustation et une comparaison des chocolats belgo-suisses, une scène fait rire aux larmes Dame Jo : imagine ce qu'elle voit par l'ouverture du passe-plat, entre cuisine et séjour ( au fait, la colo d'Evolène, c'est rudement chouette ! ) le bondissant, l'infatigable Ghislain, torchon à carreaux bleus en main, qui, transformé en Karatéka du genre " YamamotoKapadraté " provoque Elodie, elle aussi " armée " d'un torchon. Cris stridents, feintes, couinements, attaques, contre-attaques. Et " Jasper " ,sidéré, qui s'en va voir dans la cuisine si les " deux pattes " ne sont pas devenus fous … Avant de se mêler au jeu. Y a d'l'ambiance !

Le lendemain nous offre le SOLEIL ; ciel bleu, sommets déjà enneigés. Haroun consulte la météo : nous pourrons faire la balade prévue par nos amis : belle et longue chevauchée alpine qui nous verra grimper Du côté du Nufenensuccessivement la Nufenen Pass ( 2478m), le Saint Gotthard (2108m) par la route pavée, la Susten Pass (2259m) et le Grimsel (2165m). Chaque col a son lac, bleu acier. Ses rocs enneigés, hiératiques, qui te disent clairement que tu es tout(e) petit(e) sur ton cheval mécanique. Tu es impressionné(e). Un car postal jaune vif monte vers la Susten Pass, loin au-dessus de toi : cela a quelque chose d'irréel. Et tu n'as encore rien vu car soudain, au détour d'un virage, c'est une vision futuriste qui t'attend : l'Ile Mystérieuse de Jules Verne, rocher sauvage au-dessus du Grimselsee, lac de barrage aux eaux d'un vert glauque. Un hôtel y est construit, que tu ne vois qu'ensuite, face aux monts enneigés. Juste à ce moment, le soleil couchant l'éclaire. Brrr ! Cela donne la chair de poule.
Chocolat chaud pour (presque) tout le monde, une fois au col. Entre deux nuages et des sifflets de marmottes. Coup de chapeau, en passant, au courageux Tintin qui a franchi et descendu tant et tant de virages avec son kipu. Même si les courbes sont merveilleusement étudiées, il faut le faire !

A la descente du Grimsel Pass, nous retrouvons forêts, villages, chalets fleuris dont certains, très ouvragés, ressemblent à une dentelle de bois. Les chalets les plus anciens sont eux aussi soigneusement entretenus. L'amie des plantes s'extasie devant la quantité d'arbustes, de fleurs et de légumes qui poussent dans des jardins de poupées.
Nous venons, mine de rien, de parcourir quelque 400 km.

Sus à la raclette - excellente - Et gros dodo , très vite, pratiquement pour tout le monde.

Dimanche pluvieux. Qu'importe !
Tandis que les uns s'en vont, avec Viviane et Juan, voir le barrage de la Grande Dixence, avant une pause pique-nique au chalet familial, les autres, nez en l'air, se tâtent pour enfiler ou non la combi de pluie. Jésus, Mash et Olivier prennent congé : boulot Lundi ! Fast Philou et Manu sont déjà repartis, tôt ce matin, pour la même raison. Ce qui embête le plus Haroun, c'est que s'il enfile sa combi, on ne pourra plus voir ( c'est lui qui guidera la troupe aujourd'hui ) l'admirable " string rouge et noir " ( dixit Juan ) qui lui protège le coccyx.La course de côte

Vent latéral, pluie, mais nous serons, au final, bien récompensés à l'issue d'une journée riche en découvertes, en imprévus : la course de côte d'Ollon-Villars, juste ce jour là, qui voit se succéder, motos, sides ( ah ! les singes acrobates !), voitures de courses, jeunes et moins jeunes. Jamais vu tant de barbus au poil gris aux poignées ou au volant ! Tout cela généralement souriant, saluant au passage - Spectacle très sonore et coloré -

Nous avons trouvé la neige au Col de la Croix (1727m) et tenu un (mini) po-wo avant de redescendre ( on ne peut plus calmement, tu t'en doutes) vers les Diablerets, très jolie station de ski. Mais aussi lieu de vacances estivales. On y mange très bien ( civet de chevreuil pour plusieurs de ces messieurs, croûtes aux fromage ou aux röstis pour les dames … et des steaks frites pour les inconditionnels ), l'accueil fut excellent, tant de la part du personnel que des clients.
Sache que Le Philo aurait mangé (et fait pipi !) en combi de pluie ( tirette de fermeture éclair pétée ) si l'obligeant patron ne lui avait fourni deux trombones ( on ne sait jamais …)

Bien lestés, nous franchissons le col du Pillon (1546m), pour aller en direction de Gstaad puis, toujours sous la pluie, nous traversons Château d'Oex, Rossinière ( village natal de Viviane ), avant de nous diriger vers Gruyères : arrêt obligatoire tant la ville médiévale a d'allure sur sa colline, bien entourée de grands arbres. Beaucoup de touristes, dont les inévitables Japonais, stupéfaits devant notre troupe d'extra-terrestres … qui, elle, s'interroge devant des sculptures étranges ( voir les photos du Philo ) " Alien " est passé par là !

" J'ai froid ! je suis frigorifié ! " ( c'est Georges qui parle )
" Si on allait boire quelque chose de chaud ? "

La Double Crême Ah ! l'Ami(e), ça pour boire, on a bu ( chocolat viennois pour les uns, chocolat tout court café ou thé pour les autres ) mais surtout, ILS ont goûté ! Mélange de fruits rouges ou framboises à la crème double, servie ( la crème) dans un joli baquet avec cuiller en bois.
Gulp ! Gloup ! Miam ! Ah ! les gourmands !
( " Dis donc, Dame Jo, t'en as pas fait autant ? - Ben non, mon gars ( ou ma jolie ), j'ai juste goûté les fruits en sirotant mon thé sans sucre. Pas de regret, je n'suis ni la voie lactée ni la voix sucrée " )
ILS faisaient plaisir à voir, surtout Haroun et Ghislain. Une pensée émue pour Serge/XX, qui avait raté ça. ( En photo, c'est pas pareil )
On était bien dans cette auberge aux jolies boiseries, aux chaises à dossiers sculptés de hérons, servis par des dames et demoiselles en costumes locaux : corselets noirs, corsages blancs à manches froncées, jupes un peu longues et tabliers pastels. La troupe y serait bien resté plus longtemps, n'était l'heure.

Le Lac Léman nous réservait un de ces éclairages dont il a le secret : rais de soleil argentant l'eau - soleil mouillé, soleil quand même … Nous en avions vu de belles choses !
Retour calme à Evolène, pour partager avec les amis, lesquels avaient, eux aussi, des choses à nous raconter. Nous ne nous sommes pas couchés très tôt, ce Dimanche soir, à l'inverse de la veille, et malgré les quelques centaines de Km parcourus. Avions mangé …du lion ! ( A la crème, bien entendu ! )

Il allait pourtant falloir songer à prendre congé … Rackham et Marika, courageusement, partirent après le dîner pour regagner Liège. Serge/XX, Isa et Georges, Pascal, Le Philo et Dame Jo, sur le départ, le lendemain, ouvraient les rideaux sur … la neige.
Flocons blancs sur colchiques mauves, dans les prés d'Evolène.
Merde, alors ! Et cela s'accentuait.
Les cieux étaient pourtant avec nous car la neige ne tenait pas et cessa de tomber vers 9h.
Après de très grosses bises aux zuns et aux zautres et des remerciements à nos hôtes et guides pour tant de gentillesse, nous avons regagné nos pénates manosquines, trouvant le soleil et le grand bleu à Grenoble, ainsi que le vent qui va avec, en cette saison. Pas chaud du tout.

J'ai oublié de te dire, l'Ami(e) ce qu'un Suisse moustachu nous a confié, aux Diablerets : " L'hiver sera rude car les sorbiers sont très chargés en baies, cette année. " Effectivement, j'avais admiré les sorbiers des oiseleurs, aux fruits rouge orangé, si beaux dans les paysages forestiers.

Plutôt que d'emprunter bêtement la nationale 96, Le Philo a obliqué, après Sisteron, vers St Etienne les Orgues ; les pentes de Lure ( douces dans l'adret) nous abritaient du mistral.
C'est là que j'ai constaté une avancée à pas de géant de l'automne, bien plus précoce qu'en l'an 2000. Nos petits chênes ont déjà leur feuillage d'hiver, tout fripé, qui ne tombera qu'au printemps. Ça sentait le peuplierLes chocolats mouillé et le feu de bois. Bientôt les foires aux truffes !

" Colchiques dans les prés, Fleurissent, fleurissent … "

Mouvement lent du concerto pour clarinette de Mozart 
et salut à tous, Suisses, Belges, Français,avec un grand sourire de 

Dame Jo , l'enneigée d'la moto.

P.S. 1: Très efficaces par temps de pluie, les gants d'hiver Ségura, ( j'en ai étrenné une paire, ce week-end) mais en altitude, surtout lorsqu'il neigeait ( Forclaz et Montets ) la passagère du Philo, pourtant peu frileuse, a tout de même eu froid au bout des doigts. Affaire à suivre …

P.S. 2: Les huiles essentielles ont encore fait … des pieds ( un pied pour le Poussah ) et des mains ( deux pour Viviane ) pour tâcher de soulager des tendinites. Aux ostéopathes de prendre le relais ! A vous Tromph, Franck et les zôtres !